Optimiser la gestion énergétique des entrepôts est aujourd’hui une priorité pour toutes les entreprises soucieuses d’inscrire leur chaîne logistique dans une démarche durable. La réduction des émissions carbone en entrepôt permet non seulement de respecter les contraintes réglementaires croissantes, mais aussi d’améliorer l’efficacité opérationnelle, de préserver l’image de marque et de générer des économies substantielles. Cet article détaille les meilleures stratégies et solutions techniques permettant d’atteindre une réduction significative de l’empreinte carbone spécifiquement dans les environnements logistiques.
Analyser l’empreinte carbone actuelle de l’entrepôt
La première étape d’un projet de réduction des émissions consiste à établir un diagnostic précis de l’empreinte carbone de l’entrepôt. Il est essentiel d’évaluer la consommation énergétique des équipements (éclairage, chauffage, ventilation, climatisation, automates) ainsi que les émissions liées aux véhicules de manutention et au transport interne.
Des outils spécialisés tels que les logiciels de GES permettent de calculer la répartition des émissions, d’identifier les postes les plus énergivores et de prioriser les actions. Cela facilite aussi le reporting réglementaire et la définition d’objectifs chiffrés pour chaque périmètre identifié, conformément au Scope 1, 2 et 3 de la norme ISO 14064.
Optimiser la gestion énergétique des bâtiments
L’un des leviers les plus efficaces pour la réduction de l’empreinte carbone en entrepôt réside dans l’optimisation du bâti et de ses installations. Moderniser les systèmes d’éclairage avec des LED à haut rendement et déployer des capteurs de présence permettent de réaliser jusqu’à 60% d’économies d’énergie sur cette seule fonction.
L’isolation thermique des parois et des toitures, l’installation de portes rapides pour limiter les pertes calorifiques, ainsi que l’intégration de panneaux photovoltaïques contribuent à diminuer la consommation de ressources issues du réseau et à valoriser les énergies renouvelables. La mise en place de systèmes GTB (Gestion Technique du Bâtiment) assure un pilotage fin des consommations en fonction des besoins réels.
Moderniser les équipements de manutention et les véhicules
Les chariots élévateurs, transpalettes et autres machines intralogistiques représentent une part significative des émissions directes de carbone, particulièrement lorsqu’ils fonctionnent au diesel ou au gaz. Le passage à une flotte électrique ou à hydrogène issu de sources renouvelables est une solution éprouvée pour la réduction des émissions.
Outre la motorisation, il est pertinent d’adopter des matériels à haute efficacité énergétique, équipés de batteries lithium-ion de longue durée et de systèmes de récupération d’énergie au freinage. Une maintenance proactive, associée à la télématique embarquée, prolonge la durée de vie de ces équipements tout en surveillant en temps réel leur performance énergétique.
Réorganiser les flux logistiques internes
L’optimisation des flux de marchandises à l’intérieur de l’entrepôt a un impact direct sur la réduction de la consommation énergétique et donc des émissions carbone. L’analyse des trajectoires, la réduction des distances parcourues et le regroupement des opérations permettent de limiter l’usage des engins de manutention.
Recourir à la simulation logistique par outils numériques pour repenser la disposition des zones de stockage, ou introduire des convoyeurs intelligents, optimise les chaînes de déplacement. La méthode Lean est également pertinente afin d’éliminer les gaspillages de mouvements et d’accroître l’efficience globale.
Sensibiliser et former les équipes logistiques
Une politique de réduction des émissions carbone ne peut être efficace sans l’implication active des collaborateurs. Organiser des sessions de formation sur l’éco-conduite des engins, les bonnes pratiques de gestion énergétique, ou la détection des anomalies sur les équipements contribue à ancrer la démarche dans la culture d’entreprise.
La valorisation des initiatives internes, la remontée d’idées d’amélioration par les opérateurs et la mise en place d’indicateurs de performance environnementale motivent les équipes à participer durablement à la réduction de l’empreinte carbone. L’intégration de ces objectifs dans les tableaux de bord RH renforce l’adhésion et la pérennité du projet.
Recourir à des solutions numériques pour le pilotage environnemental
Les plateformes digitales de management environnemental facilitent le suivi en temps réel des consommations et des émissions grâce à l’IoT, aux capteurs connectés et à l’analyse prédictive. Un tel système centralise les données issues des différents équipements pour produire des rapports, déceler les dérives et automatiser des alertes en cas de surconsommation.
L’intelligence artificielle peut ainsi proposer automatiquement des plans d’action correctifs, tandis que le big data permet de benchmarker l’efficacité énergétique par rapport à des entrepôts similaires du secteur. Ce pilotage numérique s’inscrit comme un gage d’amélioration continue et maximise la réduction des émissions carbone à l’échelle de l’ensemble de l’écosystème logistique.
